Tout comme le parfum a voyagé de l'Egypte antique à la Grèce antique via la voie maritime, voyageons à notre tour dans les cités grecques entourés de l'Acropole et de temples gigantesques. Nous allons aborder successivement le rôle culturel et religieux du parfum, ses utilisations ainsi que sa préparation et sa fabrication.
Les Grecs de l'antiquité, comme les égyptiens, utilisaient les parfums dans leurs rituels religieux en offrant des fragrances aux divinités, pour leur plaire et les honorer. Un mythe raconte même que ce sont les habitants de l'Olympe qui ont été les premiers à utiliser les arômes pour la toilette et qui ont enseigné aux hommes et aux femmes l'usage des parfums.
Lors des funérailles, les corps étaient enveloppés dans des linceuls parfumés qui étaient par la suite brûlés ou enterrés avec des plantes odorantes comme le lys, la violette ou encore la rose. Ces fleurs étaient un symbole de vie éternelle.
Il y a de nombreuses références du parfum dans la mythologie grecque. Par exemple, l'histoire de Phaon et d'Aphrodite. Phaon, sans connaître la véritable identité d'Aphrodite, la transporta un jour. En gratitude, la déesse offra à Phaon un onguent parfumé doté du pouvoir de rendre beauté et jeunesse à celui qui l'utilise. Phaon devient irrésistible, attirant l'amour de nombreuses femmes, dont la poétesse Sappho. Cependant, son dédain pour lui conduit Sappho au désespoir, qui se suicida.
Au fur et à mesure des époques, le parfum perdit de son sens sacré. Il n'était plus destiné exclusivement à l'adoration des dieux, mais était également utilisé à des fins personnelles et sociales. Par exemple, l'histoire de Phaon mettait en valeur la place prépondérante du parfum comme outil de séduction.
Les parfums faisaient partie intégrante de la routine de toilette personnelle des Grecs. L'application de parfum sur le corps était considérée comme un signe de propreté et de raffinement. De plus, lors d'évènements spéciaux comme les mariages ou la tenue de banquets, le parfum était perçu comme un élément essentiel de l'élégance.
Les poètes célébraient souvent les parfums pour leur importance culturelle et leur capacité à évoquer des émotions. Par exemple, ils mettaient souvent les senteurs en relation en parallèle avec les amours passionnées, utilisant les parfums comme des métaphores sensorielles pour exprimer l'intensité des émotions amoureuses. Par exemple, un poème naît d'après une reconstruction moderne basée sur les thèmes et le style qui sont associés à Sappho. :
"À moi, à moi, l'éclat d'or de l'amour
Égale la pomme d'Aphrodite.
Le doux parfum de la rosée du matin
Évoque le souvenir de tes baisers."
Le parfum avait une place considérable dans la société grecque même s'il y avait certain détracteur tel que Cicéron qui disait : "Point d'odeur, bonne odeur ! " ou encore Pline qui disait du parfum : "Tel est cet objet de luxe, et de tous le plus superflu." Il n'empêche que le parfum était un produit très apprécié ayant de multiples utilisations.
Les travaux d'Hippocrate, le prince des médecins, ont influencé la compréhension des odeurs dans le contexte médical. Ce dernier a développé une approche médicale basée sur l'idée que la santé était liée à l'équilibre des humeurs du corps. Les textes hippocratiques font référence à l'importance de l'environnement, y compris les odeurs, dans la santé. Inspiré par la philosophie hippocratique, les médecins de l'époque préconisait de prendre des bains parfumés. On conseillait également de s'enduire les narines de parfums pour réjouir le cerveau.
Outre les effets thérapeutiques du parfum, certaines odeurs étaient très utilisée pour leurs effets aphrodisiaques. Ainsi, les senteurs d'origines telles que l'ambre gris, le musc et la civette faisaient leur apparition. D'autres fragrances étaient très appréciée à cette époque comme l'encens, la myrrhe, la cannelle, la muscade, le nard, le safran. Les odeurs comme l'iris, l'anis, la sauge, la marjolaine, le lis et la rose permettaient de parfumer les huiles.
Les Grecs utilisaient un parfum différent pour chaque partie de leur corps. Pour les cheveux ils utilisaient de la marjolaine, pour les bras de la menthe, du thym pour les genoux, de l'huile de palme pour la poitrine, de l'huile d'origan pour les pieds, etc.
Les fragrances appréciés diffèrent de celles des égyptiens en ce qu'elles sont plus aromatiques, et fleuries. Même si les goûts ne sont pas les mêmes, les méthodes de préparation et de fabrication ont été importé d'Egypte. Ces méthodes ce sont vues appliquée et même améliorer par la création d'autres procédés.
La méthode de l'enfleurage, consistant à immerger les matières premières dans un corps gras pour en absorber les senteurs, fut reprise par les Grecs. Ces dernies recourraient cependant à une technique innovante pour l'époque qui est la distillation. La distillation permet d'obtenir de l'essence parfumée en chauffant l'eau avec des plantes aromatiques pour collecter les vapeurs condensées.
Une autre technique était couramment utilisée : la macération à froid. Cette méthode consiste à laisser des matières premières, telles que des plantes, des herbes, des épices ou des fleurs, reposer dans un liquide pendant une période prolongée sans appliquer de chaleur. La macération à froid est souvent choisie pour préserver les arômes délicats des matières premières, car la chaleur excessive peut altérer ou détruire certains composés volatils.
En conclusion :
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