Il y a deux jours, nous avons vu que les bains chauds publics étaient devenus interdit sous l'influence de l'Eglise et des médecins. Pour ces derniers, ces lieux seraient vecteur de bactérie et de contagion. A cause de cette peur et du traumatisme lié à la peste noire, les gens se lavent de moins en moins et se parfument pour masquer leurs odeurs corporelles. Ainsi naît le règne de la "crasse parfumée". Cependant de nouvelles techniques et senteurs ont vu apparaître au cour de cette période. Laissez vous plongez dans l'époque de la Renaissance où l'odeur surpasse la propreté.
Ceci peu paraître paradoxal mais c'est pendant cette période que le parfum s'est le plus développé. Comme la population avait peur de l'eau, les odeurs corporelles étaient nauséabondes. L'utilisation du parfum se révélait alors essentielle pour la bonne teneur des relations sociales. On commence dès lors à tout parfumer.
De façon à masquer toutes les mauvaises odeurs, on utilise des fragrances puissantes et appréciées pour leur vertus aphrodisiaques comme l'ambre et le musc. D'autres senteurs sont très utilisées comme le jasmin ou la tubéreuse.
A cette époque, on parfume tout. Vraiment tout. Que ce soit les meubles, les vêtements, le corps, les objets du quotidien, les accessoires et même...les animaux.
C'est dans cette démarche de camouflage que la profession de gantier parfumeur fit son apparition.
Au XVIIe siècle en France, la mode et l'élégance occupaient une place prépondérante dans la société. Les gens cherchaient à afficher leur statut social à travers des accessoires luxueux, et les gants parfumés sont devenus un symbole de sophistication.
Le monopole de la distribution de parfum évolue vers les gantiers-parfumeurs, qui remplacent les apothicaires et les droguistes. Cette transition positionne Grasse comme le nouvel épicentre de la parfumerie européenne.
Comme à chaque période historique, les médecins prêtaient des vertus curatives aux parfums.
Pour les spécialistes de l'époque, les odeurs d'origines animales ou végétales sont des remèdes très efficace aux différentes maladies. C'est ainsi que le chirurgien du roi, Ambroise Paré, chirurgien du roi, Ambroise Paré, fabrique des « marmites à plantes » : une sorte de baignoire spécialement conçue pour la guérison.
Pour lutter également contre les maladies, les philosophes des lumières remettent peu à peu en place la place de l'eau dans la toilette, notamment par la pratique des ablutions. Ce siècle fut l'apogée de l'utilisation du parfum.
Sous le règne de Louis XV, les traditions parfumées persistent, et l'engouement pour les fragrances demeure prépondérant. Sachez qu'à Versailles, les dépenses dans le domaine des parfums surpassent même celles dédiées à la nourriture, soulignant ainsi l'importance accordée à cet art raffiné. La cour de Louis XV devient célèbre dans toute l'Europe sous le nom de "cour parfumée", où de nouvelles essences sont diffusées chaque jour. Les eaux de senteurs gagnent une popularité considérable, partageant les faveurs du peuple avec les vinaigres de toilette, auxquels sont attribuées des vertus désinfectantes.
La demande croissante pour des produits parfumés conduit à la création de fragrances sur mesure. C'est à cette époque que naissent les premières grandes maisons de parfumeurs, telles que Piver et Lubin en France, ainsi que Floris à Londres.
A côté de ces multiples utilisations, le parfum connait un fort développement dans les domaines techniques et olfactifs.
Grâce à Johannes Gutenberg, l'imprimante fut inventée. Cette invention a facilité la documentation de nombreuses œuvres recueillant des recettes de compositions parfumées et d'eaux odorantes. Ces livres ont grandement contribué à la diffusion du savoir-faire en parfumerie, couvrant des aspects allant de la création à la conservation des essences, à travers toute l'Europe.
Pendant le Moyen-Âge, on a inventé la distillation à l'alcool. Obsédés par de nouvelles senteurs et par l'optimisation, les scientifiques se lancèrent dans des recherches colossales, délaissant progressivement l'alchimie au profit de la chimie. Ils perfectionnèrent également la technique de distillation, offrant ainsi des essences de qualité nettement améliorée.
Qui dit Renaissance dit découverte du monde. Avec Christophe Colomb et Vasco de Gamma, l'Europe fit la découverte de nouvelles senteurs. Rentrant du nouveau monde, Christophe Colomb apporta avec lui de nouvelles matières premières odorantes telles que : la vanille, du baume de Pérou et celui de Tolu, le copal, le cacao et le tabac. En faisant la découverte de la route maritime des Indes, Vasco de Gamma ramena quant à lui de la cannelle, du benjoin, de l'encens, du gingembre, du poivre et du girofle.
Ces nouvelles innovations contribuèrent à construire une solide réputation de l'Europe dans le domaine de la parfumerie.
Du fait de sa position stratégique au croisement des routes maritimes, Venise maintient une position prédominante dans le commerce du parfum tout au long de la période médiévale. Mais la découverte de nouvelles routes commerciales par l'Espagne et le Portugal met un terme au monopole vénitien.
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